• Les Européens d'Algérie en 1880

    Les Européens d'Algérie en 1880

        

    En 1880 l’Algérie compte environ 10000 maltais.

    Les maltais s’assurent d’emblée une spécialité : celle de la batellerie des ports. En effet, dès les premières années, un trafic intense s’instaure dans les ports, qui sont encore bien rudimentaires (naufrages près des côtes, embarcations brisées, amarres rompues, etc.).

    Les Maltais entrent également, rapidement en concurrence avec les juifs sur le terrain, florissant et riche d’avenir, du petit commerce. En 1834 déja, ils  ont déjà la haute main sur le commerce de légumes, sur l’épicerie et sur la fourniture de lait. En quelque sorte "du producteur au consommateur" car les éleveurs de chèvres, installés autour des villes trayaient leur bétail tout chaud dans les rues. Les Maltais et descendants de Maltais sont très nombreux dans l’est algérien.

    Incontestablement, Bône devint rapidement et resta la capitale des maltais d’Algérie.
     Les Français dominaient à Alger, les Espagnols à Oran, les Maltais à Bône marquant déjà une répartition géographique qui devait se continuer par la suite.
    En 1884 il y a deux cent mille Européens dont la moitié seulement sont des français. L'immigration italienne et espagnole est plus rapide que celle des français.
    A Mondovi beaucoup de patronymes vérifient ce phénomène : BOUJADOS, NIERI, GRIMA, DINGLI, LOPEZ, BAEZA, BOUGIOLI, CORDINA, CARDENTI, ONORATI, FALZON, DAGOSTA,, etc...

    Les années passent, et sont marquées par l'arrivée de nouvelles vagues de migrants, mais aussi par les premières naissances. La loi du 26 juin 1889 accordera la qualité de citoyen français à tout individu né en Algérie d'un étranger qui y serait domicilié à moins que dans l'année qui suivrait sa majorité, cet individu réclame la qualité d'étranger.
    En 1896 l'Algérie comptera encore, malgré cela 318 137 Français pour 211 580 étrangers.
    Petit à petit à Mondovi, comme dans toute l'Algérie, des familles d'origine non française prennent la place des Français jusqu'à imposer ce concept d'Européens avant même que l'on parle d'Europe. On avait coutume de différencier les indigènes des autres communautés en qualifiant celles-ci d'Européens. C'est ainsi que l'on peut dire qu'en 1954 il y avait en Algérie, 8 400 000 indigènes pour 984 000 Européens.