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La rue nationale
A l'origine dans la contrée, la route n'était même pas ébauchée. Les colons, à leur arrivée avaient traversé des marais au milieu d'une végétation, le plus souvent constituée d'arbustes ou de buissons épineux.
Entrepris dès 1848, le tracé de la liaison routière entre Bône et Mondovi a été terminé en 1850. Une simple route de terre battue, au départ, qui permettait de desservir le village de Duzerville qu’elle traversait et les terres agricoles qui devinrent plus tard des grands domaines qu'on appelait "les fermes françaises". Cette route en traversant Mondovi devenait sa "Rue Nationale" : l'artère la plus importante du village.Faisons un arrêt sur l'image ci-dessus.
Environ 50 ans se sont écoulés depuis l’arrivée des colons…
Nous sommes au coeur du village. La bâtisse, au premier plan, à gauche, est le bout du bâtiment abritant les services administratifs. La place, n'est pas délimitée par la clôture que nous lui avons connue. La rue, toujours en terre battue n'est pas encore pavée. Les caniveaux ne sont que de simples fossés à peine tracés. Les trottoirs ne sont pas encore réalisés.Pas un véhicule sur la route, si ce n’est un vélo monté par un homme qui semble porter une casquette. A gauche un européen chapeauté et barbu, les mains dans les poches, semble observer le photographe qui est sans doute installé sous un palmier dont on aperçoit l’ombre sur la chaussée. Ce sont les arbres que l'on a planté devant l'église.
Les arbres de la place de la mairie comme les palmiers sont encore tous jeunes. Dans la rue, sur la droite deux individus avancent vers le photographe : ce sont deux indigènes. L’un d’eux (celui de droite) porte un sarouel et un turban. Celui de gauche semble porter une chéchia.Chéchia Turbans
On peut se rendre compte que déjà, à cette époque, la rue est encombrée de passants qui déambulent sur la route. Ce sont, en majorité des hommes, indigènes qui ont pour habitude de vivre dans la rue.La perspective donne la direction du village de Barral situé environ à 6 kilomètres de Mondovi. Barral était, à l’origine le centre N°2 appelé d'abord Mondovi le Haut. Pour cette raison la rue nationale était, avant qu'elle ne soit baptisée, la route de Barral.
Toujours en direction de la sortie SUD, nous voici maintenant au carrefour de la rue Danrémont ( on devine le départ de la rue à droite) et de la rue nationale : cest le coeur du village. Le photographe s'est installé au centre de la rue nationale en direction de la sortie sud du village vers Barral. L'artère principale est maintenant pavée. Les musulmans, intrigués observent le photographe qui, à cette époque est encore une "bête rare". Un européen, lui même, a mis pied à terre pour observer la scène, le vélo à la main.
En face, deux bourricots lourdement chargés semblent avancer péniblement. Le bourricot était l’animal le plus utilisé en Algérie pour les travaux pénibles et le transport de marchandises en particulier.Installé au centre du même carrefour, l'objectif est maintenant dirigé vers la sortie OUEST du village : celle qui débouche sur la route de Penthièvre. La rue que l'on voit est la rue Danrémont. On peut se rendre compte qu'elle n'est pas encore pavée à la différence de la rue nationale dont on aperçoit une partie du revêtement. Si le plan avait été plus large on aurait pu apercevoir, à droite l'esquisse du jardin qui deviendra plus tard le square de la reconnaissance dans lequel sera implanté le monument aux morts. A droite, le palmier est le premier de la série plantée tout au long de la rue nationale, devant l’église.
La rue nationale passait entre l'église et la place dont on voit la clôture au premeir plan.Et voila ce que les Mondoviens ont laissé en 1962. A gauche, le départ de la rue Danrémont.
Les jeunes palmiers ont bien grandi. Les trottoirs sont faits. Le square du monument aux morts fait angle. Il y a toujours du monde dans la rue. A partir de ce carrefour, vers les années soixante Il sera assez difficile de traverser le village en voiture en direction de Barral tellement il y aura du monde dans la rue. Ce carrefour marquera pratiquement la "démarcation" des quartiers arabes et français : une limite fictive parce qu'elle n'était marquée d'aucun repère mais pourtant bien réelle dans les esprits.
Autant il nous sera possible de donner avec une assez grande précision le lieu de vie de chaque Européen, autant, localiser la maison de indigènes du village nous sera pratiquement impossible.Nous voici maintenant durant les années quarante, objectif dirigé vers la sortie Nord du village, c'est à dire celle qui mène à Bône. Nous donnons le dos à la salle des fêtes et à l'église. Les voitures ne sont pas nombreuses mais elles ont fait leur entrée à Mondovi.Le stationnement n'est pas encore payant (il ne l'a jamais été...). Après "Le Petit Bazar", la rue qui débouche sur la rue nationale est la rue Nicot. Au fond, au point de fuite de la perspective, la route entame un virage après être passée devant l'hôtel du Roulage, sans doute le plus vieil établissement de Mondovi. Elle laisse alors place à la route nationale menant à Bône après avoir franchi la "TABACOOP".
A l'entrée Nord du village, la route nationale passait devant la Tabacoop.
Le plus veil hôtel du village : L'Hôtel du Roulage.
Les palmiers de la rue nationale devant l'église et le monument aux morts.
Vieille photo de Mondovi. Les arbres de la rue nationale viennent rout juste d'être plantés. Il s'agit de l'entrée Nord du village. Le pépiniériste laissera place par la suite à un bistrot (Steibel) près duquel s'est installé le four à pain d'une boulangerie (Zammit). L'avancée que l'on voir après le bâtiment blanc est une épicerie (Zammit).
L'entrée NORD de Mondovi (décord excetionnel...)