• Coopération dans la région de Mondovi.

    Dans la plaine, l'agriculture passait par une crise très grave. Les villages, les fermes dépérissaient, se vidaient. Le paludisme sévissait : les eaux stagnantes du marais du FETZARA le rendaient redoutable.
    La sécheresse, alternant avec les inondations, réduisaient les récoltes qui se vendaient mal. L'élevage, empirique, était sans défense contre les épidémies.
    Les agriculteurs avaient mis leur espoir dans le vignoble, péniblement créé sur les encouragements gouvernementaux : le phylloxéra, le mildiou et surtout la crise vinicole, les frappèrent durement. C'est alors que quelques capitaux métropolitains échappés au krachs financiers de l'Union générale et de Panama vinrent s'investir.
    Ainsi furent créés les grands domaines : MONVILLE, GUEBAR, CHAPEAU DE GENDARME, La LORRAINE, BENGIN, DARHOUSSA, SAINT PAUL, GAzAN...

    Coopérative agricole

    Mais le principal élément et le plus stable de la prospérité économique de BÔNE, fut le remarquable développement de la plaine. La période 1920-1939 demeurera dans les annales de l'Est algérien comme celle de la prospérité par l'agriculture.
    Deux modes d'exploitation se conjuguèrent : petite et moyenne cultures par la coopération : grande culture par le capitalisme privé ou sous forme de sociétés anonymes.
    Les oléiculteurs d'abord, puis les planteurs de tabac sentirent la nécessité de s'unir pour demander aux pouvoirs publics de s'intéresser à eux... mais ils comprirent rapidement qu'ils devaient commencer par s'entraider avant de demander aide à l'administration !
    Quatre hommes se rencontrèrent pour coordonner, discipliner et donner l'impulsion nécessaire : MM. Mihoub BENYACOUB, Laurent SAUNIER, Joseph SERDA et Charles MUNCK qui fut le 1e` Président de "l'Union agricole de BÔNE" créée en 1919.
    Les débuts furent pénibles, l'Union ne disposait ni de capitaux, ni de crédits, et les agriculteurs français et musulmans étaient dans leur ensemble encore trop individualistes et rebelles à la mutualité et à la coopération.
    Il fallut la foi tenace, la volonté sans cesse tendue des dirigeants pour amener quelques planteurs à s'organiser, à créer des Docks coopératifs à MONDOVI, afin de traiter en commun, avec la. Régie française, au lieu de vendre séparément leur tabac.

    LE TABAC

    Le 17 février 1921, fut ainsi créé la "TABACOOP" par la fusion des "Docks coopératifs" et de la "Société des Planteurs". L'unité d'action fut encore renforcée par la transformation en avril 1921, de l'Union agricole de BÔNE en "Union agricole de l'Est", association syndicale professionnelle.
    Entre toutes les cultures, le tabac offrit le meilleur champ d'application à la coopération, parce qu'il est une culture familiale traditionnelle : 1 kg de tabac représentait une journée de travail et faisait vivre 100 000 personnes.
    En 1955, on comptait 6 500 sociétaires qui livraient chaque année la production de 18 000 hectares.
    Conseil d'administration TABACOOP
    Président : MUNCK Charles
    Vice-Présidents : VERNEDE Henri, BENYACOUB Mohammed
    Secrétaire : AUGERAUD Elie
    Trésorier : GIULIANO Edouard
    Administrateurs : AILLOUD Gabriel ,BENDJEDDOU Mohammed, BENHAMANA Saddek, BENOUHIBA Amob, BERTAGNA Roland, BERTRAND-CADI Robert ,BEY-LAGOUN Mohammed,BEZZINA Paul, BORG François, BOUTALEB Hocine, CHERIFI Cherif, HAMAMI Ahmed, LACOUME François, LAID Abdallah, LAOUABDIA Sellami, MAYER René, OLLIVIER Auguste, POGGI François, SERDA Augustin, TAHRAOUI Mohammed, VIRICEL Jean,