• Article du "Moniteur des armées".

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    Mondovi a ses 370 familles et l'on commence les jardins. Sous 8 à 10 jours tout le monde sera dans des baraques en bois, à l'abri des injures du temps. Tous les matériaux sont à pied œuvre, sauf les fenêtres qui ne sont encore qu'au nombre de 300 sur 627 à faire et les portes au nombre de 150 sur 210. Mais on travaille ici sans relâche à leur confection ; on fait par jour 30 à 40 fenêtres et autant de portes qui sont transportées, toutes montées, sur la Seybouse  pendant trois lieues et de là sur des charrettes jusqu'au village.

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    Bône assez sérieusement éprouvée par la crise qui afflige la France, renaît et voit avec confiance l’avenir qui se crée pour elle, grâce à l’heureuse direction donnée aux colonies agricoles par le commandant de la subdivision, grâce aussi aux bonnes dispositions des colons eux mêmes. Vous connaissez les ouvriers de Paris et leurs exigences parfois exagérées ; mais vous savez également qu'ils entendent facilement raison. Pas une plainte ne s'est, jusqu'à ce moment, élevée contre eux, même contre ceux qui auraient pu causer quelque inquiétude. Il y en a bien qui boivent un peu ; mais l'argent n'est pas abondant et il n'y a eu aucun désordre. La plupart sont de très bons ouvriers qui demandent à travailler pour améliorer la position de leur famille.
    Si elle reçoit 5.000 colons en 1849, Bône dans deux ou trois ans sera la seconde ville de l’Algérie et ses maisons auront peut être triplé. N'est-ce pas là, pour une administration militaire ou civile, un résultat digne de son intelligence, de ses efforts et de son activité.