• Les docks de Mondovi.

     

    La Tabacoop de Mondovi était une des plus grandes coopératives du Constantinois qui a permis de développer la culture du tabac dans la région. Disons "deux mots" de cette culture.

    Rapport du 30 juin 1949

     De toutes les cultures industrielles,  pratiquées en Algérie, celle du tabac est de beaucoup la pus importante ; elle occupe une superficie de 25.000 hectares environ ; elle compte un nombre de planteurs considérable variant de 8 à 22.000 suivant que l'année est plus ou moins favorable. La production qui oscille aux environs de 150.000 quintaux a pu atteindre certaines années favorables le chiffre de 297.000 quintaux (en 1925 notamment) ; elle donne lieu chaque année à des transactions commerciales suivies, tant à l'intérieur du pays qu'au dehors, avec la Métropole et à l'étranger. L'importance de cette culture s'accroît du fait qu'elle revêt un caractère essentiellement familial et qu'elle intéresse au premier chef la population musulmane qui, soit directement soit en métayage, exploite presque en totalité les superficies cultivées en tabac.

    -----------Les premières exploitations européennes se développèrent dans les environs (l'Alger et plus particulièrement dans le Sahel. La province d'Alger resta d'ailleurs celle où le nombre des planteurs fut le plus grand et les surfaces plantées les plus étendues. Bientôt la culture se porta du côté de la Kabylie où les Musulmans se livraient de temps immémorial à la plantation de petits champs de tabac et la qualité s'améliora. La province de Constantine, à son tour, se livra surtout en milieu indigène, à des plantations aux environs de Bône et de La Calle où, non loin du littoral, existaient des sols excellents
    Les Européens, en majorité espagnols, furent séduits par les bénéfices à réaliser. Malheureusement par suite d'arrosages abondants ils n'aboutirent qu'à produire des tabacs très aqueux, dont le feuilles séchaient mal et qui, au surplus, étaient sans saveur et brûlaient difficilement.

    De 1939 à 1942, les superficies cultivées se sont à peu près maintenues. A cette date les planteurs se sont trouvés devant des conditions de culture et d'existence de plus en plus difficiles. Sur le plan agricole, ils manquaient fréquemment de moyens de labours et d'engrais ; sur le plan des conditions d'existence, il devenait souvent pour le cultivateur plus intéressant de s'adonner aux cultures vivrières plutôt qu'aux plantations de tabac. Ces cultures vivrières leur permettaient tout d'abord d'assurer la subsistance d'une famille en général nombreuse (la culture du tabac étant surtout pratiquée par des Musulmans) et d'écouler utilement le surplus de leurs productions. C'est ainsi qu'en 1945, année catastrophique, les récoltes de tabac tombèrent à 42.500 quintaux seulement.

    C'est pour cela qu'en 1946 le Gouvernement Général de l'Algérie prit la décision d'attribuer aux planteurs un kilo de blé par kilo de tabac livré aux organismes stockeurs.

    LES TABACOOPS.

    -----------La culture du tabac a donné naissance à des manifestations heureuses de la coopération dans le domaine du magasinage, du classement et de la vente en commun des produits.

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    Il existait  trois " Tabacoops "
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    - La Tabacoop de Bône,
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    - La Tabacoop kabyle,
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    - La Tabacoop de la Mitidja.
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    La première nommée est la plus ancienne. Pour faciliter les opérations de réception, de triage, de classement et de livraison des tabacs, cette coopérative a construit des docks très importants à Mondovi et à Bône. Elle a organisé l'exportation des tabacs en feuilles, créé des marques commerciales correspondant aux crus spéciaux de la région, encouragé les planteurs par des primes et de plus, favorisé la culture des tabacs à feuilles larges, à tissu fin et léger, à côtes minces.

    -----------Il faut ajouter que la création de la Station expérimentale de Barral a permis d'étudier comparativement les variétés de tabac de la région de Bône et d'améliorer l'une des variétés faisant partie des mélanges cultivés dans cette région. Cette variété, désignée sous le nom de tabac Cabot, donne des produits homogènes et de bonne qualité, répondant aux desiderata des planteurs et des commerçants

    Les services agricoles administratifs qui possèdent plusieurs stations d'expérimentation œuvrent, en liaison avec les organismes coopératifs, pour imposer des méthodes rationnelles de culture et obtenir un sélectionnement rigoureux des semences.
    Des progrès très importants ont été obtenus dans ce domaine par l'application généralisée du binage, de l'épamprement, du buttage, de l'écimage et de l'ébourgeonnage.

    LES RÉGIONS DE CULTURES

    La petite Kabylie (Ouest de Bougie) et la plaine de Bône produisent la plus grande partie des tabacs à priser d'Algérie.
    L'Algérie, en raison de la dispersion de ses plantations dans plusieurs régions des départements d'Alger et de Constantine produit des tabacs de qualités variées, convenant plus particulièrement à la fabrication des cigarettes et des tabacs à fumer.